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arts-ticulation
20 décembre 2016

Paris colonisé par l’Art financier

Jeff Koons  vient de « donner » une oeuvre à Paris : un clinquant bouquet de tulipes brandi par une main gigantesque, qui dépareillera l’espace entre le Palais de Tokyo et le musée d’Art moderne de la Ville de Paris…tant la différence d’échelle et de matériaux  est choquante.

Pour implanter ce bronze polychrome de douze mètres de haut et 33 tonnes, les riverains n’ont pas été consultés, pas plus que les architectes des bâtiments de France : la loi Pellerin a été promulguée précisément pour rendre l’AC incontestable, incritiquable. L’ambassadrice américaine s’est donc unie à une mairie de Paris aux ordres et à un collectionneur (M. Pinault grand amateur de Koons était présent lors de l’annonce) imposant n’importe quoi, n’importe où, puisque, Loi oblige, il suffit d’invoquer le label magique d’« Art contemporain ».

« Donner » est mensonge : à condition que l’on paye le vase a titré Le Monde. Le don n’est pas financé et son coût serait de 3 millions d’euros … Emmanuelle et Jérôme de Noirmont, anciens marchands parisiens de Jeff Koons, reconvertis producteurs,  sont chargés de collecter les fonds via du mécénat privé : collaborateurs de la colonisation culturelle à vos chéquiers. Mais ce mécénat privé va investir l’espace public : en réalité c’est Paris qui se donne. Koons accapare le bien commun, le prestige parisien, pour  augmenter encore sa cote. Même quand on est l’artiste vivant le plus cher au monde, l’Art financier fonctionne comme une bicyclette : si on n’avance pas sans cesse, on tombe.  Le battage permettra en outre à Koons d’installer enfin une de ses œuvres dans l’espace public de son propre pays…

Toute cette stratégie est maquillée en «  signe de fraternité après les attentats de novembre 2015 » .  Comédie cousue de fil blanc : les lieux n’ont aucun rapport avec les attentats et l’excuse compassionnelle colle mal avec la référence « aux fleurs rococo de François Boucher ou de Jean-Honoré Fragonard » : un peu de frivolité pour parfumer une tuerie ? Quant à la main, elle évoquerait celle de la statue de la Liberté (éclairant le monde), œuvre de Bartholdi donnée par la France aux Etats-Unis en 1886. N’est ce pas plutôt « la fameuse main invisible du marché » ? Koons vient-il fleurir la tombe de la culture européenne soumise à la finance mondialisée : quand on sait que la tulipe engendra une spéculation féroce au XVIIème siècle, on ne saurait rêver de symbole plus fort marquant l’emprise de l’Art Financier au coeur de Paris !

L’opération est d’autant plus écœurante que l’espace de la rue est  actuellement celui des SDF, refugiés et autres sans abris qui eux, visiblement, ne sont pas suffisamment « contemporains »  pour qu’on dépense ces 3 millions d’euros pour les aider, mieux vaut dorloter les cotes de l’Art financier.

Françoise Monnin rédactrice en chef d’Artension a eu l’idée d’une pétition « SOW BEAUTIFUL » proposant en remplacement de la Koonserie un hommage à Ousmane Sow qui vient de nous quitter cliquer

Mais d’autres pétitions circulent cliquer.

Christine Sourgins

http://www.sourgins.fr/paris-colonise-par-lart-financier/

 

Jeff Koons - bouquet de tulipes - simulation du projet - dec

 

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1 décembre 2016

La "distinction sociale" dans l'évaluation d'une oeuvre d'art

Une étude, publiée dans la revue Psychology of Aesthetics, Creativity, and the Arts (PACA), a vérifié si le prix de vente, le prestige d'une galerie ou l'évaluation de diverses personnes ayant des statuts socioculturels différents ont une influence sur l'appréciation des œuvres d'art.

Les psychologues Matthew Pelowski et Michael Forster, avec leurs collègues des universités de Copenhague et de Vienne, ont mené cette étude avec des étudiants qui évaluaient une série de peinture.

Avant la présentation, les participants ont reçu les appréciations de certains groupes sociaux :

Étudiants universitaires

Experts (conservateurs de musée reconnus)

Groupe du même âge sans niveau scolaire universitaire et bénéficiaire d’aides sociales.

Les résultats ont ensuite été comparés à un groupe témoin qui a évalué les images sans avoir reçu les informations provenant des différents groupes sociaux.

Lorsque les participants pensaient que les experts ou leurs pairs aimaient une œuvre, ils l'appréciaient davantage. Mais, quand ils pensaient que les décrocheurs sans emploi n'aimaient pas un tableau, ils allaient dans la direction opposée et l'aimaient plus.

Dans une deuxième étude, les chercheurs ont également montré que le prix de vente (fictif) d'un tableau changeait considérablement la façon dont il était l'évalué.

Ces résultats confortent la théorie de la “distinction sociale” introduite par le sociologue Pierre Bourdieu. Ils démontrent comment les représentations d’une œuvre d’art sont conditionnées par l’allégeance, positive ou négative, à des groupes sociaux.

Source : University of Vienna, PACA.

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