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arts-ticulation
25 janvier 2021

LUSTED MEN PROJECT SPACE - 2021

« Où sont les photographies érotiques d’hommes ? » Cette question ouvre le manifeste de Lusted Men. La réponse devrait être évidente, et pourtant il est difficile de pointer ces images du doigt. Loin de souligner une simple négligence partagée vis-à-vis de ces représentations, elle met en lumière un refus bien réel de montrer une érotisation du corps masculin**. C’est le constat de ce vide qui propulse le projet. « Ces images existent, elles sont même nombreuses, mais elles restent souvent cachées dans les tiroirs ou les imaginaires, explique le collectif, car l’érotisme est un champ principalement associé à la féminité. La culture visuelle a en effet appris aux femmes à se mettre en valeur, à se laisser observer et à se dévoiler face caméra ». Lusted Men a lancé une collecte massive de ces images, ouverte à toutes et tous, et a recueilli déjà plus de 230 propositions, et plus de 1000 photos. Longtemps attendu, cet appel à contributions amorce une nouvelle archive visuelle de l’intimité contemporaine. C’est une page qui se tourne enfin dans la représentation du corps masculin.

« À une époque où on est tous capables de capturer des images, qui sommes-nous pour dire ce qu’est une bonne photographie érotique ? », déclare Laura Lafon, photographe et iconographe, membre du collectif. Une fois le gouffre de ce manque de représentation découvert, le besoin de montrer cette façade devient indéniable. C’est avec surprise qu’on prend connaissance du projet de Lusted Men, mais c’est avec grande conviction qu’on y adhère. Sujet jusque-là ancré dans l’histoire de la photographie homoérotique avec George Platt Lynes ou encore Robert Mapplethorpe, ce sont en majorité des femmes qui participent à la collecte de Lusted Men : une preuve de la résurgence d’un female gaze.

Projet à la fois artistique et militant, la collecte photographique devient une pratique à portée sociologique. Invité.e.s à répondre à un questionnaire, chaque participant.e évoque son rapport à l’érotisme masculin. Allant du nu réalisé en studio, à la spontanéité du selfie post-coïtal, la quantité seule suffit pour reconnaître le besoin débordant de montrer ces images. « Il faut cesser de penser le désir comme unilatéral et asymétrique, entre le masculin actif et le féminin passif. Tant qu’il y aura des corps, il y aura de l’érotisme à les regarder. L’érotisme n’a pas de genre », raconte une participante : la photographe Chloé Sassi. Un autre, le photographe Arthur Hervé se souvient : « Après avoir pris quelques photos de ma concubine, nous avons inversé les rôles. Je me déshabille, elle passe de l’autre côté de l’appareil photo. Full débrayage. Empirique, instant improvisé, extatique ». À la voix des professionnel.le.s s’ajoutent celles des amateur.trice.s, comme Marie Tchou : « Le regard que l’on porte sur un corps qu’on aime est forcément transcendantal. C’est aussi une manière de figer un moment de désir ». Et ce désir, les photographes le saisissent au vol, avec passion – aussi bien dans l’intimité d’une chambre, que lors d’escapades en pleine nature.

https://www.fisheyemagazine.fr/decouvertes/actu/ou-sont-les-hommes-nus/

**Le plus caricatural de ce manque sont les clips de rap : danseuses se déhanchant dans des poses suggestives dans des mini-tenues et rappeurs habillés à l'extréme avec doudoune et capuche avec une gestuelle guerriére pour bien affirmer leur virilité ....... très loin de l'esthétique androgyne de David Bowie.

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