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arts-ticulation

22 août 2012

LIU Beili – mending project – 2011

… Des ciseaux chinois sont suspendus au plafond prêts à s’abattre sur l’artiste située en dessous. Il s’agit d’une installation et performance sollicitant les spectateurs. Ceux-ci ont été invités à l’entrée, à découper une grande pièce de tissu blanc en petits morceaux. L’artiste, assit à une petite table noire sous la menace des ciseaux, est occupée à coudre les morceaux ensemble. Durée de la performance, durée de la menace des ciseaux et surface (envahissante) du patchwork que réalise l’artiste sont intimement liées. Seule la chute des ciseaux peut interrompre son travail.

Durée de la performance et code symbolique de l’installation se déplient en plusieurs métaphores :

1 – Ces épées de Damoclès suspendues et prêtent à s’abattre sur l’artiste fixent dans la crainte de la répression les limites de la création artistique. L’épisode maoïste de la campagne des "Cent fleurs"*, s’il appartient au passé, n’en est pas moins toujours présent. Dévoiler ses idées, dans l’atmosphère pseudo-libérale de la Chine d’aujourd’hui, reste très dangereux et peut avoir des conséquences pénales lourdes.

2 – A cette multitude de ciseaux, qui fixe l’étendue des dangers et des surveillances, répond la surface du patchwork. La répression pourra t’elle empêcher les morceaux de tissus d’être réunis et d’envahir l’espace de la scène ?

3 – Le travail de la couture appartient dans les représentations communes au monde féminin. Le choix du tissu de drap blanc sur lequel l’artiste intervient a plusieurs sens : par sa couleur il est symbole universel de paix et par sa matière (la toile) l’espace sur lequel l’artiste construit ses représentations.

4 - la participation du spectateur est là pour lui rappeler que dans la réalité, il est lui-même l'acteur (volontaire/involontaire) du délitement de la toile.

5 - La fonction de l'art et le rôle de l'artiste se conjuguent : l'art ne peut exister que s'il y a liberté de pensée.

 LIU_Beili___mending_project___05___2011

                          LIU_Beili___mending_project___01___2011  LIU_Beili___mending_project___07___2011

LIU_Beili___mending_project___06___2011

*La campagne des Cent fleurs en Chine

Le site de l'artiste
  LIU BEILI

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15 juin 2012

art marchand et "oeuvre incontournable"

L'art marchand, contrairement à l'objet de consommation, n'inclut pas son auto-destruction (1) : il se doit d'être éternel sous peine de perdre sa valeur d'investissement. Conséquence, l'industrie de la restauration des oeuvres d'art et de leurs protections sont devenues particulièrement florissantes car directement en corrélation avec les sommes investies dans les oeuvres.

L'autre particularité de l'art marchand est la nécessité de son auto promotion permanente. L'achat d'une oeuvre est un investissement spéculatif. Elle est, à l'exemple des actions boursières, investie lors de son achat d'un taux d'intérêt potentiel. Les facteurs qui contribuent à infléchir ce taux sont nombreux et se sont diversifiés, ils font parties de l'arsenal du management de l'art (2) et requièrent l'intervention de professionnel spécialisé au sein des groupes d'investissement (privés ou institutionnels). Parmi les techniques de marketing, la médiatisation des oeuvres (3), l'intervention des critiques d'art, le choix symbolique des lieux d'exposition (4), les achats institutionnels, etc........ ne sont que quelques exemples. D'autres moyens sont plus insidieux et passent par les connivences entre les politiques et la finance : les programmes scolaires d'éducation artistique qui permettent de diffuser et d'inculquer à des générations d'écoliers "les artistes incontournables" du XXéme siécle.

En conclusion - On peut légitimement se poser la question en regard des liens entre art et marchandise : qu'est-ce qui fait "la valeur" d'une oeuvre d'art indépendamment de son prix ou de sa médiatisation ?

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1 - Les artistes (Land art, Street art) qui ont cru s'affranchir du lien entre art et marchandise en produisant des oeuvres éphémères ont été vite rattrapés par les produits dérivés des traces de leurs oeuvres (photographies, vidéo, etc.).

2 - Cf la définition du terme sur "http://fr.wikipedia.org/wiki/Management" - Le 1er artiste qui a légitimé la fusion du statut d'artiste et de management artistique de sa carriére est Andy Warhol

3 - ou de l'artiste conçu comme l'équivalent d'une marque.

4 - Exemple - Jef Koons et Murakami au Chateau de Versailles - expositions qui ont bénéficié très largement d'une médiatisation à outrance sur les chaines de télévision publique - tout deux appartenant au fond d'investissement François Pinault.

13 juin 2012

Coma

On a tout essayé pour faire durer l’illusion de l’art. L’œuvre, l’absence d’œuvre, l’œuvre comme vie, la vie comme œuvre, l’œuvre sans public, le public sans œuvre, l’œuvre irrespectueuse (si irrespectueuse qu’elle n’est respectueuse que de l’irrespect), l’œuvre provocante, l’œuvre dérangeante. On a essayé l’intimidation, l’outrage, l’injure, la dérision, l’humiliation, la péroraison. En fin de compte, on le voit bien, il n’y a qu’une seule chose qui marche encore, c’est le chantage. L’art de la modernité en coma dépassé y fait entendre sa voix la plus irréfutable, en même temps qu’il s’enveloppe d’une sorte de sacré qui interdit absolument de s’interroger.

Philippe Muray, Moderne contre moderne - Exorcismes spirituels tome 4.
13 mars 2012

hybridation du corps / interface / image

Pour faire le point sur l'état des recherches entre hybridations du corps, insertions utilitaires et les diverses appropriations en cours, il se tenait un colloque à l'Ecole de l'Image / Paris le 23 janvier 2012.

Corps et hybridation

Le philosophe Bernard Andrieu a brossé un tableau des nouveaux rapports entre le corps et la machine, placé sous le signe de la chimère et  de l’hybride. Il s’agit aujourd’hui, selon lui, de reconstruire notre conception du corps en envisageant celui-ci avant tout comme un médiateur, une interface avec des machines. Andrieu tient à séparer son concept d’hybride de celui de cyborg. Le cyborg explique-t-il cherche à dépasser les catégories dualistes de la pensée occidentale, nature-culture, homme-machine, esprit-corps, etc. Mais ce faisant, il reste polarisé par les dualités qu’il cherche à dépasser. Avec l’hybride, il n’est plus question de remettre en question les limites, puisque celles-ci n’existent plus. On se retrouve dans des processus énactifs émergents sans limites précises. Avec l’hybridation, on entre dans l’éphémère, le provisoire. D’ailleurs, on n’est pas hybride, on le devient ! Bernard Andrieu a conclu son intervention sur l’avenir des prothèses qu’il espère voir devenir plus “bioniques”. En effet lorsque ces prothèses seront suffisamment connectées au système nerveux, il y aura reconfiguration de l’image du corps.

Le corps interface

Plusieurs expériences de corps de substitution virtuel (avatar) ont été présentées (expérimentation type Second Life) ainsi que des expérimentations d'interfaçage total du corps par l’interaction gestuelle.

http://www.internetactu.net/2012/01/31/images-du-corps-interface/

LE SITE DE Bernard ANDRIEU

http://www.staps.uhp-nancy.fr/bernard/

13 février 2012

Scott Garner - Interactive Nature Morte - 2011

Une tentative de l'art (parmi tant d'autres) de s'affranchir de la distance entre le réel et l'image.....

GARNER_Scott___interactive_nature_morte_2011

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8 janvier 2012

Carmen Tisch - un acte de désacralisation

En 2006, Pinoncelli donnait un coup de marteau sur l’urinoir « Fontaine » [1] œuvre de Marcel Duchamp. Ce geste iconoclaste, destruction d’une œuvre d’art, se réclamait être dans la continuité des idées de Duchamp (le devenir qu’il aurait souhaité pour son œuvre).

Acte artistique ou destruction ? L’acte de Pinoncelli mettait la justice dans l’embarras, car elle devait statuer sur 2 points : en quoi l’urinoir était une œuvre qui justifiait les sommes exorbitantes demandées par le Centre Pompidou ? Est-ce que l’acte de Pinoncelli relevait d’un geste artistique ou d’une tentative de destruction par un déséquilibré ? La justice n’a pas voulu trancher et a considéré l’acte uniquement sous l’angle de la dégradation. Pinoncelli fut condamné à des frais de réparation (14 352€) et à 3 mois de prison avec sursis.

Carmen Tisch, a changé l’angle d’attaque en donnant de sa personne par un acte « impudique » dans l’enceinte d’un musée [2]. Cette Américaine de 36 ans s'est servie d'une toile de Clyfford Still comme d'un papier WC. Le 29 décembre 2011, elle a d'abord mis un coup de poing à la toile «1957-J no.2», l'a égratignée, puis a retiré son pantalon et ses sous-vêtements, pour frotter ses fesses contre la peinture. Selon la porte-parole de la police de Denver, Carmen Tisch a également essayé d'uriner sur la toile.

Il y a des notables différences entre les deux situations :  
Pinoncelli appartient au sérail artistique (il est présenté comme un artiste performeur reconnu). Il justifie sa tentative de destruction de l’urinoir comme nécessaire au devenir de l’œuvre et à sa sacralisation (hommage à Marcel Duchamp et mise en valeur historique de l’urinoir). Il affirmera lors du procès en appel que son geste a même augmenté la valeur financière de l’objet.
Carmen Tisch est une profane, elle ne produit pas un discours de justification qui emprunterait au champ culturel de l’art sa rhétorique. En « souillant », par des fluides corporels ou excrémentiels [3], la toile de Clyfford Still, elle la désacralise. Son acte, par les symboles qu’il véhicule, réduit cette surface peinte à ce qu’elle devrait être : une surface quelconque qui n’aurait de sens que par un intérêt utilitaire [4]. La posture de Carmen rejoint celle partagée par les milieux populaires : comment un objet banal devient par la magie de la machine médiatique, le lieu d’exposition (le Musée) et l’inscription de l’auteur dans l’histoire de l’Art (la Culture), un objet sacré que confirme son prix [5]. L’acte de Carmen Tisch incarne le jugement populaire sur l’art contemporain et l’abîme qui les sépare [6].

[1]En 2011, l’urinoir de M. Duchamp était estimé à 2,8 millions €
[2]A Denver, le musée Clyfford Still a ouvert le 18 novembre 2011 pour exposer les 2 400 œuvres de l'artiste, considéré comme le maître de l'expressionisme abstrait américain.
[3] « Merde d’artiste » de Manzoni était la démonstration critique des dérives du postulat de Duchamp par le marché de l’art : n’importe quoi est de l’art s’il représente une potentialité d’investissement financier. Chaque boite était estimée en 2011 à 30 500€
[4]Distinct du cas de Sam Randy qui avait déposé en 2007 un baiser (geste d’amour) sur une œuvre de Cy Twombly. Elle a été condamnée en appel en France à verser 18 450 euros en compensation des travaux de restauration (trace de rouge à lèvres sur une toile blanche) + 100h de travaux d’intérêt général.
[5]La toile de Clyfford Still « 1957-J no.2 » est estimée à 30 millions de dollars. Les dommages sur la toile sont estimés à 10.000 dollars.
[6] A relire : Pierre Bourdieu « L’Amour de l’art - Les musées d’arts européens et leurs publics » 1966

Clyfford_Still___1957_J_n_2

Clyfford Still « 1957-J no.2 » huile sur toile

13 décembre 2011

Martin LE CHEVALIER

Martin Le Chevalier développe depuis la fin des années 90, un travail portant un regard critique sur les idéologies et les mythes contemporains. Artiste numérique multiforme, ses supports vont du CDRom à l’œuvre en ligne. Les représentations qu’il propose de notre époque sont souvent constituées des outils et des processus qui la caractérisent. A citer notamment Vigilance 1.0, un jeu vidéo où nous endossons le rôle d’un surveillant face à ses écrans de contrôle, cliquant frénétiquement sur de minuscules personnages animés, espérant qu’ils aient commis quelques délits pour augmenter notre score.

 Vigilance 1.0
jeu de vidéo-surveillance, 2001

Le joueur est face à une série d'écrans qui lui permettent de surveiller simultanément de nombreux lieux: rues, supermarchés, parkings, boutiques, immeubles, écoles, etc. Son objectif est la délation. Dans un temps limité (son temps de travail), il doit déceler un maximum d'infractions: cambriolages, vols d'autoradio, transgressions du code de la route, abandon de détritus, deal de drogue, racolage, proxénétisme, alcoolisme sur la voie publique, attentats à la pudeur, détournement de mineur, harcèlement sexuel, adultères, incestes, pédophilie, zoophilie, nécrophilie, etc. A chaque flagrant délit, le score augmente, à chaque diffamation, il baisse. Chaque citoyen étant un délinquant en puissance, toute infraction impunie augmente le taux d'amoralité de la société. Une bonne vigilance entraînera un assainissement des mœurs, un retour du sens de l'effort, de la famille et de la solidarité. Une vigilance insuffisante plongera immanquablement la population dans le chaos et la turpitude.

Empêché d'exercer son esprit critique par l'appât du score, le joueur se trouve confronté à un paradoxe: il continue à se comporter en justicier implacable tout en comprenant peu à peu que jouer le jeu, c'est jouer contre le discours du jeu. Les lieux où la dénonciation opère - critique de la société de contrôle, de la visibilité totale, de l'espionnage généralisé -, déguisés sous des écrans qui rappellent des jeux d'enfance, placent finalement le joueur en position de se dénoncer lui-même.

LE_CHEVALIER_Martin___image_vigilance


Gageure 1.0 – 1999
Jeu video

C’est un simulateur d'existence. Il nous propose d'oublier, durant quelques instants, cette peur du vide que nous partageons tous. Nous allons provisoirement nous sentir exister, nous réaliser, devenir quelqu'un. La recette est simple : il suffit de croire au travail.

Cette métaphore prend la forme d'un cédérom. Pourquoi? Dilbert(1) donne la réponse dans une question : "Mais comment faisait-on pour avoir l'air de travailler avant l'invention de l'ordinateur?". Aujourd'hui deux salariés sur trois travaillent avec un ordinateur, qui est devenu l'outil de travail par excellence. En consultant Gageure 1.0, nous allons donc avoir l'air de travailler. Et nous allons jouer avec un employeur à la fois anonyme, imprévisible et inflexible : l'ordinateur.

Le visage cathodique de notre interlocuteur est sans aspérité. Couleurs élémentaires de la vidéo, quelques pixels en guise de typographie, nous sommes interpellés par des propos laconiques au centre d'écrans uniformes.

La machine s'adresse à nous. Elle nous promet un épanouissement professionnel et personnel. Cette promesse est une propagande. C'est celle du capitalisme contemporain : le discours managerial. Ce discours, garant de la centralité du travail, nous berce au moyen d'un jargon constitué d'euphémismes mobilisateurs, et nous invite à nous conformer à ses modèles de réussite.

La réussite annoncée ne viendra jamais. D'abord confrontés à un simulacre d'entretien d'embauche, ignorants de ce que nous réserve la machine, nous allons peu à peu découvrir le caractère labyrinthique de Gageure 1.0. Tantôt acteurs de jeux aussi aliénants que le travail et la consommation, tantôt ballottés par un tout-puissant insondable, nous constaterons la vanité de nos espoirs d'épanouissement.

LE_CHEVALIER_Martin___Gageure

 http://www.martinlechevallier.net/

5 avril 2011

De l’art en distribution automatique...

un-certain-detachement distrib.pngLes artistes du collectif « Un certain Détachement » ont conçu la première galerie en boîte, des distributeurs automatiques de multiples d’œuvres d’art de petit format, numérotés et signés. Le principe d’UCD est simple : interroger des artistes sur le thème du détachement, sélectionner une trentaine d’œuvres chaque année, les produire, et les proposer à la vente dans les galeries mobiles. Actuellement, on peut ainsi trouver le phare d’une remorque de l’artiste Blux, les Cages à mots/maux en fil de coton de Lika Guillemot, ou encore la Tête d'artiste en résine d'Alain Quercia… Entre 20 et 50 euros.

http://www.uncertaindetachement.com/

5 avril 2011

Les jaunes de Van Gogh en péril

Vincent Van Gogh mélangeait ses pigments jaunes avec d’autres teintes, et notamment du blanc contenant du baryum et du soufre. Résultat : ses jaunes si lumineux s’assombrissent peu à peu. Les travaux publiés ces derniers jours dans Analytical Chemistry sont sans appel : Une simulation montre qu’en 2050, les blés de Van Gogh risquent d’avoir pris un sacré coup de chaud ! Hélas, selon les chercheurs chimistes et experts français du Centre de recherche et de restauration des musées de France, cet assombrissement, comme celui qui affecte « Les Berges de la Seine » peint en 1887, est inéluctable. Les chimistes se sont donc mobilisés pour tenter de trouver un remède à ce mal qui affecte également les toiles de tous les peintres de la fin du XIXe siècle utilisant cette technique.

3 avril 2011

[ FACE TO FACEBOOK ] détournement d’E-Identité

Vous pensiez être à l’abri dans le cocon moelleux de votre réseau social préféré, et voilà que vous vous affichez tout sourire sur un site de rencontre, à votre insu, parmi des centaines de milliers d’autres inconnus au regard libidineux, sans doute tout aussi surpris de se retrouver là. Vous êtes l’une des victimes du dernier rapt de données personnelles à grande échelle fomenté par le duo italiens, le théoricien des médias Alessandro Ludovico et l’artiste Paolo Cirio, qui ont passé des mois à télécharger un million de profils d’utilisateurs de Facebook. Des données publiques comme le nom, le pays, les groupes auxquels ils ont souscrit et surtout la photo de leur profil que les agitateurs ont consigné dans une base de données en ligne.

« Se plonger dans ces données fut une expérience hallucinante, intoxiqués que nous étions par ces sourires sans fin, ces regards séducteurs et ces expressions lascives, expliquent les auteurs. Après quelques semaines, nous nous sommes rendus à l’évidence. Tout ce que ces gens voulaient, c’était élargir encore le cercle de leurs relations, exprimer et recevoir de l’amour via leurs traits numériques. Mais ils étaient piégés par Facebook, propriétaire exclusif de leurs données », ironisent Ludovico et Cirio. Ils décident alors d’assouvir ce « désir inconscient de rencontre avec des inconnus », de « libérer ces données personnelles » et de « donner à ces identités virtuelles un nouvel espace partagé pour s’exhiber librement ».

Avec leur projet Face to Facebook, ils attirent l’attention des adeptes des réseaux sociaux sur ces informations sensibles qu’ils publient, sujettes à la manipulation et au vol d’identité. « Notre hack n’est pas un truc sophistiqué, insistent les artistes. C’est à la portée de chacun de voler des données personnelles et les réutiliser dans un contexte totalement imprévu. »

Les auteurs de ce « hack conceptuel » comparent Facebook à une « fête éternelle et illusoire, sous surveillance et enregistrée pour toujours. Et comme dans toute fiesta, ce qu’il s’y passe est privé mais a le potentiel de devenir public si c’est partagé accidentellement ».

Ils concluent ainsi leur oeuvre antimonopole, démontrant qu’en dépit des barrières de protection dont ils s’entourent, ces géants sont loin d’être infaillibles. « Face to Facebook », exposé en ce moment au festival Transmediale 2011 à Berlin, souligne combien est fragile une identité virtuelle confiée aveuglément à une plateforme propriétaire.

http://face-to-facebook.net/

FACE_TO_FACEBOOK___2011

11 mars 2011

Pierrick SORIN - Projet Nantes - 2000

 Pierrick SORIN « Nantes, projets d’Artistes » 2000 – vidéo / 26mn

 -------------- Présentation

Grâce au traitement numérique de l'image, Pierrick SORIN réalise un faux reportage montrant, avec toutes les apparences du sérieux, les œuvres créées par 7 artistes européens pour des espaces publiques à Nantes. Déguisé, il joue le rôle de chacun des artistes. Tous présentent des projets plus ou moins crédibles qui font intervenir d’importants moyens informatiques et des technologies d’avant-garde.

1 - Ricky PIERSON / Anglais, propose un dispositif (caméra) qui capture les mouvements des piétons dans la rue et les projette ensuite en grandes dimensions sur des écrans holographiques.

2 - Rösk NEIPRIK / Hongroise, propose une boule d’eau en suspension magnétique au-dessus de la ville.

3 - Sirki PINERO / Portugais, souhaite projeter sur la façade de la Faculté de Médecine, des images et vidéo d’opérations chirurgicales auxquelles se mêlent des images amateurs provenant du monde entier par le réseau Internet.

4 - Criki PERONE / Espagnol, propose aux habitants de les enregistrer dansant sur la musique de leur choix et de projeter le résultat, sous forme d’hologramme, sur les toits des immeubles et du théâtre de la ville.

5 - Krips RÖNIKER / Allemande, propose de déployer un arc en ciel au-dessus de Nantes qui dépendra de la mesure positive de leurs discussions téléphoniques.

6 - Eros PINEKI / Grec, propose de réhabiliter la tour Bretagne dont les habitants de Nantes ne sont pas satisfaits. Sa grande idée est de la transformer en un aquarium géant lumineux la nuit.

7 - Pierrick SORIN / Français, propose de disposer des sculptures le long d’une ligne de tramway. Les passagers assisteraient à la transformation d’un homme en femme et vice-versa selon la direction du trajet.

---------- La lecture de l’œuvre

La vidéo se présente comme un reportage véritable qui exposerait les réponses de 7 artistes à une commande publique. La forme parodie les émissions culturelles (posture et voix du présentateur,  voix off de traduction, ton sérieux et incisif, discours artistiques, interviews, etc.). Les projets sont montrés comme « réalisables », les progrès technologiques permettant aux artistes de réaliser tous leurs désirs / délires.

--- Comment sont montrés les artistes ?

Chacun interprète un stéréotype : l’artiste rêveur / inadapté social / mégalomaniaque / incompris / égocentriste / …. Chacun interprète les stéréotypes que nous avons sur les autres nationalités : le portugais, l’espagnol, etc..

--- Comment est montrée l’inspiration artistique ?

La « cuisine » de l’artiste faite de hasard et d’accident, manière pour P. SORIN de « désacraliser » le travail artistique.

L’inspiration qui se trouve dans des souvenirs personnels sur un mode régressif.

L’absence de message « je n’ai rien à dire »

--- Comment est posé le problème de la responsabilité de l’artiste et des limites de l’art ?

Le droit à l’image des personnes – sans leur accord, leur image est projetée dans l’espace publique.

Les écoutes téléphoniques – Au nom de l’art, peut-on enregistrer les conversations privées des personnes, déployer sur une ville des systèmes d’écoutes et de mesures qui relèvent des moyens policiers et militaires ?

--- Une critique de l’art « spectacle » ?

L’art comme moyen de recréer artificiellement du lien social. La participation volontaire / involontaire du public aux projets suffit-elle à créer de la communication ? L’art se met-il au service des politiques ?

--- Une critique des liens ambigus entre l’art et la technologie

L’utilisation de moyens technologiques qui sont du domaine de l’espionnage (caméra de surveillance) ou de l’intrusion dans la vie privée (écoute téléphonique) par l’art tend à les banaliser.

LE SITE DE Pierrick SORIN

http://www.pierricksorin.com/index.htm

10 mars 2011

GOOGLE ART PROJECT

Google ouvre les portes de 17 musées internationaux à ses internautes. Sur la nouvelle plate-forme les utilisateurs du navigateur peuvent désormais visiter les salles de musées prestigieux et incontournables pour les amateurs d’art, entre autres, le MoMA, le musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, la National Gallery de Londres ou encore le Château de Versailles. Lors du lancement du projet à la Tate Britain à Londres, Nelson Mattos, vice-président de l’ingénierie chez Google, a annoncé que d’autres musées pourraient rapidement intégrer le projet.

Dès l’ouverture de la plate-forme, plus de mille oeuvres sont déjà accessibles. Elles ont été photographiées et mises en ligne grâce à la technologie Street View, la technologie mise au point par Google pour faciliter le repérage en ville. Cette technologie permet au visiteur de déambuler de salle en salle en profitant d’une vue panoramique mais également de zoomer sur une œuvre en particulier.

http://www.googleartproject.com/

1 mars 2011

ANTHROPOPHAGIE et ARTS

 Du 12 février au 15 mai 2011, « la maison rouge » organise une exposition consacrée à la question de l’anthropophagie et à ses représentations dans les arts plastiques aujourd’hui.

Cette exposition présente un corpus d’œuvres réalisées majoritairement par une jeune génération d’artistes travaillant indépendamment les uns des autres sur le concept de l’incorporation charnelle.

Les œuvres contemporaines (Photographie, vidéo, installation, sculpture, dessin et peinture) seront mis en regard avec une partie historique (ouvrages illustrés, textes enluminés, gravures et objets d’arts premiers) témoignant des évolutions et des persistances du thème de l’anthropophagie à travers les âges et les latitudes.

À l’ère du clonage, des transplantations et des mondes virtuels, et d’une intégrité du corps remise en question, les artistes de l’exposition témoignent d’un nouveau regard porté sur le corps. Leur travail procède à son éclatement et à son morcellement, le métamorphosant et le recomposant en un corps hybride, tout à la fois comestible et anthropophage.

Après une variation autour de Goya et de ses héritiers, tel Yasumasa Morimura détournant le fameux Saturne dévorant ses enfants et jouant lui-même le rôle, l’exposition explore « le corps consommé » au travers des rites sacrés et profanes. Au menu notamment, Messe pour un corps, la performance de l’ancien séminariste, Michel Journiac, dans laquelle ce représentant majeur de « l’art corporel » en France célèbre une messe en latin, puis invite l’assistance à communier avec une hostie particulière : son propre sang transformé en boudin. Patty Chang s’attaque à un stéréotype du corps féminin et l’associe littéralement à une nourriture en se présentant dans Melons avec ces fruits en guise de prothèses mammaires, qu’elle consomme dans un acte d’auto-cannibalisme, une assiette en guise d’auréole telle une Sainte Agathe aux seins coupés. Le parcours se clôt sur le symbolisme et l’ambiguïté des contes, revisités comme ce Hänsel et Brätsel de Frédérique Loutz qui réinterprète le conte de Grimm et le superpose à la légende populaire de l’invention du Bretzel, pain en forme de bras croisés en prière, dont l’artiste a découvert l’origine lors de son séjour à la villa Médicis à Rome. Autant de savoureux et cruels regards artistiques sur le corps, consommable et consommateur.

N’y aurait-il pas absorption, voire dévoration, dans la relation à autrui, ce semblable avec qui je partage et construis mon moi ?  Comme le souligne Claude Lévi-Strauss,: « Nous sommes tous des cannibales. Après tout, le moyen le plus simple d’identifier autrui à soi-même, c’est encore de le manger » (La Repubblica, 1993).

BARBIER_Gilles___t_te_en_emmenthal___2003

                                                Gilles BARBIER "tête en emmenthal" 2003

 La maison rouge
10, Bd de la Bastille
Du 12 février au 15 mai 2011
Du mercredi au dimanche de 11h à 19h
Nocturne le jeudi jusqu’à 21h

www.lamaisonrouge.org  

4 février 2011

Denis TRICOT - sculpture / spectacle

Denis Tricot installe ses sculptures éphémères comme des éléments de spectacle. Ces sculptures sont composées de fines lattes de peuplier qu'il assemble bout à bout pour former des fils de bois ou qu’il bande d’une drisse de nylon blanc pour construire des arcs. Ces planches, associées et entremêlées, inventent une écriture à l’échelle de l’espace public. Elles créent un jeu de courbes et de suspensions qui engage un dialogue avec l’environnement du site « visité », qui interroge le parcours du visiteur et les habitudes de l’habitant.

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« Trio d’hommes pour une lutherie monumentale » 2010 - Poitiers
Eric CORDIER musicien / Gill VIANDIER danseur / Denis TRICOT sculpteur

Pour que le travail de Denis Tricot prenne tout son sens, il aborde chaque nouvelle création comme un projet particulier. Tout s’imagine dans une relation au site et dans un échange avec une équipe locale, un public, une population et son histoire, à partir desquels s’élabore un projet sur mesure. La sculpture n’est plus un objet, elle devient l’écriture d’un dialogue avec le lieu dans lequel l’« Homme social » tient un grand rôle.

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Blog___3_

« Sculptures d’habitants » 2006 - Rennes

http://www.denis-tricot.com/

29 janvier 2011

Patrick CHAUVEL "Guerre ici"

Patrick Chauvel, photo-reporter depuis plus de 35 ans, réalise une très belle exposition avec « Guerre ici ». Il a voulu interpeller, en laissant imaginer au spectateur ce que donnerait la Guerre à Paris. Pour ça, il a repris des photos prises durant de grands conflits mondiaux, comme en Tchétchénie, et a monté sous Photoshop ces images avec des vues classiques de Paris. Le résultat est déroutant, presque choquant de réalisme.

Patrick Chauvel rappelle que les conflits, si souvent banalisés par les actualités télévisées comme un spectacle cinématographique, sont plus proches que ce que l’on pense.

Exposition « Guerre ici » à la Monnaie de Paris - 11 quai de Conti / 75006 Paris

http://www.monnaiedeparis.fr

CHAUVEL_1

CHAUVEL_2


28 janvier 2011

LE BAISER DE LA MATRICE

"Le baiser de la Matrice" est un projet qui met en œuvre une organisation de lecteurs, une société liée par un objectif commun, un territoire nouveau qui regroupe des gens du monde entier lisant en français. Ils ont une technique commune de lecture : ils se filment avec leur webcam en lisant sur leur ordinateur une page de "A la recherche du temps perdu" de Marcel Proust, proposée par une Matrice.

De Papeete à Kinshasa, en passant par Bobigny, la Matrice gère en temps réel la distribution de textes, la diffusion d'informations pour conquérir de nouveaux lecteurs, le montage chronologique du film, et la consultation de celui-ci à tout moment. L'ambition de ce projet est la fabrication de cette Matrice, définie autour de pages, de secteurs de lectures, de pays, de fuseaux horaires qui permet à 3424 personnes de lire la Recherche avec une autre vision du temps.

Si vous n'avez pas encore participé à ce film fou, Le Baiser de la Matrice, entièrement créé par les Internautes et un logiciel, tourné, monté, enregistré en totale autonomie, c'est le moment de vous connecter sur :

http://www.lebaiserdelamatrice.fr/

21 janvier 2011

HOTEL DES DECHETS

HOTEL_POUBELLE_a_Madrid_par_HA_SCHULT___2011

Rien ne nous dit si c’est un hôtel de luxe. Le « Corona Beach Garbage Hotel » est l’œuvre de l’artiste allemand Ha SCHULT, construit rien qu’avec des déchets récupérés sur les plages européennes. Pas moins de douze tonnes de détritus: morceaux de tissus, pneus, sacs de voyage déchirés, vieux matelas....ont été nécessaires pour l’édifier.
Comme de nombreux artistes écolo, le plasticien a placé le déséquilibre de l’environnement au centre de ses préoccupations et en particulier la pollution qui sévit sur nos côtes. «Nous devons changer le monde, avant que le monde nous change», déclare-t-il .
Itinérant, l’Hôtel des Déchets de la plage Corona (c’est le nom de la bâtisse) est installé actuellement sur la place Callao à Madrid, et y restera jusqu’au 23 janvier. Éphémère, ce mini-palace en bois est entouré d’un enclos sablonneux planté de palmiers. On peut le visiter mais il est également possible d’y dormir. La demeure offre cinq chambres aménagées pour accueillir des lauréats sélectionnés sur Facebook.
Depuis les années 60, l’artiste promène ses installations dans le monde entier. Une des plus célèbres, « Les gens Trash », est constituée de mille sculptures de taille humaine, toutes différentes et fabriquées à partir de déchets. Cette performance a été installée sous le pont de Brooklyn à New York, devant les pyramides de Gizeh en Égypte, sur la Place Rouge à Moscou, à La Défense à Paris, et le long de la Grande Muraille de Chine.
Ha Schult, né en 1939, vit et travaille à Cologne, New York et Berlin. Ses œuvres sont exposées dans de nombreuses collections publiques et privées du monde entier..

18 décembre 2010

ART TRANSGENIQUE : EDUNIA

Que se passe t'il lorsque l’artiste se pose non plus comme créateur de formes ou de couleurs mais comme créateur de vie ? Quand l’art quitte l’espace de la représentation et de l’abstraction pour passer à l’acte d’une manipulation concrète du vivant ? Qu’est-ce qu’un tel art peut bien nous apprendre sur les représentations du vivant à l’ère des biotechnologies ?

Eduardo KAC propose un "art transgénique" à base d'organismes génétiquement modifiés à des fins artistiques. Après avoir défrayé la chronique avec le projet d'un lapin fluorescent vert (GFP Bunny (2000), il s'interroge, dans ses installations "Genesis" (1999), "Le Huitième Jour" (2001), et "Move 36" (2002/2004), sur les croyances modernes.
KAC utilise des supports variés pour créer des formes hybrides à partir des opérateurs conventionnels des systèmes de communication existants. Il fait intervenir les participants dans des situations comprenant des éléments comme la lumière, le langage, des lieux éloignés les uns des autres, la télérobotique, la vidéo conférence, les éléments biologiques, la vidéo, l'échange et la transformation de l'information au travers des réseaux...... Il se base fréquemment sur les interventions des participants et l'inachèvement indéfini des situations. Son œuvre est un encouragement aux interactions dialogiques et est une mise en confrontation de problèmes complexes comme l'identité, la communication, la médiation, et la responsabilité....

EDUNIA - 2009

Le Weisman Art Museum de Minneapolis a présenté en 2009 la nouvelle œuvre d'art transgénique d'Eduardo KAC
une fleur nommée EDUNIA
Il s’agit d’une « plantimal » hybride de l’ADN de l’artiste et de l’ADN d’un pétunia. La fleur est un nouveau type de Petunia que Kac a inventé et produit grâce à la biologie moléculaire. L'Edunia n'existe pas dans la nature. Elle a des veines rouges et des pétales roses. Le gène de l'artiste, isolé et séquencé à partir de son sang, produit une protéine uniquement dans le réseau veineux de la fleur. Le gène sélectionné par KAC est responsable de l'identification des corps étrangers. Dans cette œuvre c'est précisément ce qui identifie et rejette l'autre que l'artiste incorpore à l'autre (la plante).
Les pétales roses évoquent la couleur de la peau de Kac. Le résultat de cette manipulation génétique est une plante qui crée l'image du sang humain coulant dans les veines d'une fleur, donc un nouvel être qui est à la fois fleur et humain (plantimal). Cette œuvre est une réflexion sur la continuité de la vie entre les différentes espèces. Elle emploie la rougeur des veines de la plante et celle du sang comme un marqueur de notre patrimoine commun.
En prévision d'un avenir où les Edunias pourront être distribués et plantés partout dans le monde, Kac a créé une série d "Edunia Seed Packs" (Paquets de Graines d'Edunia),

KAC____Edunia_1_2009      KAC____Edunia_2_2009

18 décembre 2010

EXTREME ART

L'artiste américain Wafaa BILAL, performeur et professeur de photographie à la "New York University", s'est fait greffer un micro-appareil photo à l'arrière du crâne. Le projet est intitulé [The 3rd I ](jeu de mots entre « le troisième moi » et « le troisième œil ») et le site www.3rdi.me, qui le recensera, doit être activé le 15 décembre 2010.

A partir du 31 décembre, l'appareil de Wafaa BILAL — auquel NYU a demandé de le désactiver lorsqu'il donne ses cours — prendra des photos chaque minute, et les images seront transmises par ordinateur à des écrans d'une galerie au Qatar, dans le cadre d'une exposition au Mathaf, nouveau musée d'art moderne à Doha.

Wafaa BILAL, né en Irak, a déjà fait parler de lui en 2007, lorsqu'il s'enferma 1 mois dans une galerie de Chicago où le public était invité à lui tirer dessus avec des pistolets de paintball télécommandés, tandis que les images étaient diffusées sur Internet (Domestic Tension), et en 2008 avec le projet Virtual Jihadi, pour lequel il avait modifié un jeu vidéo en y insérant un avatar de lui-même, figuré en terroriste kamikaze visant George W. Bush et des personnages américains.

BILAL_Wafaa1

13 décembre 2010

Artiste à suivre : Dehara YUKINORI

YUKINORI_Dehara___

Sculpteur illustrateur né en 1974 à Kochi, au Japon, il compte parmi les grands créateurs de figurines. Basé à Tokyo depuis 10 ans, Dehara présente chaque année de 4 à 6 expositions à Tokyo, Hong-Kong, New York, Los Angeles et ailleurs. Il crée en moyenne 300 figurines par an et consomme certainement autant de litres de bière. Ses personnages ont été vus dans des publicités pour Nike, NEC, Tower Records, Asics Europe, etc…
Cette année, il a créé un personnage appelé “Kino-yama san” pour la marque Meiji Seika, premier confiseur au Japon. La pub vante les biscuits “Kinoko no yama” ce qui, en japonais, veut dire « la montagne aux champignons ». En février 2010, ses personnages ont enfin pris vie grâce à l’émission hebdomadaire de la chaîne TV Tokyo, “CAKEEES”, dont le DVD est sorti il y a peu au Japon.

             En France, ses productions sont exposées à la galerie ARTOYZ
                            45, rue de l'Arbre Sec - 75001 Paris
                         http://www.artoyz.com/blog/galerie/

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