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arts-ticulation
30 avril 2010

PRUNE "Les Bébés domestiques" - 2009

Abandonnés dans la rue ou adoptés en galerie, ces sculptures de bébés en résine, réalisées par l’artiste plasticienne Prune questionnent la frontière entre humain et animal. Hybrides génétiques mixant le chiot et l’enfant, les bébés domestiques représentent les chimères de demain.

La question de la frontière entre l’Homme et l’Animal est fondamentale. A chaque époque, l’Homme a tenté d’y répondre par l’imaginaire : des êtres hybrides peuplent les mythes grecs, les fresques égyptiennes, les contes bibliques et plus proches de nous la bande dessinée ou le cinéma fantastique. Aujourd’hui avec les avancées de la science et certains phénomènes de société, la réalité rattrape la fiction, l’imaginaire se réalise.

La société fabrique des hybrides : les animaux domestiques. Au-delà des clivages culturels et politiques un phénomène sociologique grandissant : l’humanisation des animaux domestiques. Les chiens sont de plus en plus considérés comme des enfants et génèrent un nouveau marché de consommation (mode, hôtels, loisirs, cabinet de psychanalyste, crèches, etc.)

La science fabrique des hybrides : les manipulations génétiques. L’hybride est au cœur des recherches des scientifiques et des industriels. En Angleterre, il est crée des embryons hybrides mi-homme/mi-animal à des fins thérapeutiques. A travers le monde, la recherche génétique sur l’hybride se développe. Pour avancer dans la recherche sur les xénogreffes (greffe d’organe animal sur l’homme) on injecte des gènes humains spécifiques sur des porcs élevés pour leurs organes.

De ces réflexions sont nés les Bébés domestiques.

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A découvrir sur le site de l'artiste

http://www.prune-art.com/fr/

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28 avril 2010

Portraits par Bruno LEVY

Si créer c'est subvertir une lumière à une autre, c'est considérer le réel sous un autre angle que celui de l'attendu, si cette subversion est nécessaire en tous instants, jonglerie entre le code et le jeu sur le code, il faut trouver une place pour cela, respecter l'irrespect attendu,  concilier le rôle de chacun dans ce théâtre là.

La subversion est nécessaire à l'art, et celui ci ne s'accomplit aussi que par celle là. On pourrait même dire que c'est son moteur et la source de la jouissance qu'il procure. C'est la subversion des codes dans leur utilisation intrinsèque, qui dégoupille la grenade dans le temps même où elle pose un statu quo.

© Bruno Levy

A voir, les magnifiques portraits de Bruno Levy, attrapés au fil de ses pérégrinations dans les rues de Paris.

http://bobines.blogs.liberation.fr/bobines/

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20 avril 2010

Valérie BELIN - photographe

A l’ère du corps formaté et du visage botoxé, la photographe Valérie Belin dresse tour à tour des portraits de référence qui peuplent les magazines de papier glacé. Elle pousse l’art de l’esthétique dans ses retranchements à travers des séries où les visages et les bustes capturés sur fond noir tiennent davantage des spectres ou des robots que des êtres humains. Valérie Belin questionne la morphologie et les codes de représentations véhiculés par les médias. Les séries réalisées en couleur suite à une sélection des modèles sur catalogue d’agences de mannequins, placent le spectateur dans une situation de joueur. A lui revient le rôle de décrypter la supercherie du réel présent dans chaque visage à la beauté plastifiée. Les portraits, divisés à part égale entre masculin et féminin ignorent le spectateur de leurs yeux creux et vitreux. Des femmes aux bustes nus et immaculés et aux regards errants laissent deviner une fausse humanité, celle-là même rencontrée dans les vitrines de prêt-à-porter. L’ambivalence du mot mannequin est ici exploitée à juste titre, puisque les identités lisses et impersonnelles cèdent leur place au mannequin de plastique, comme l'aveu d’échec de notre incapacité à différencier modèle artificiel et être humain.

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20 avril 2010

CLIP VIDEO / ART VIDEO

Le clip emprunte avant tout au cinéma : en 1929 déjà, un cinéaste de Moscou Dziga VERTOV vantait la technique du montage qu'il comparait à une "re/création" artistique du réel. Dans son film, "L'homme à la caméra", le montage a un rôle tout à fait actif: c'est lui qui rythme tout le film.
On retrouvera cette conception organisatrice du montage 50 ans plus tard dans l'art du vidéo-clip.
En 1940, quand Walt Disney crée "Fantasia", il adapte le mouvement et rythme des images sur celui de la musique.
En 1964, les « scopitones » envahissent les bars en France. Le principe est simple: comme dans un juke-box, on met une pièce, on choisit sa chanson, une bobine de 16 mm se met en place et on voit un film de 3 minutes environ sur le petit écran avec des vedettes.
Dès 1965, l'artiste sud-coréen Nam June Paik ouvrait les voies de l’art vidéo, il qualifiait le nouveau média de "pinceau électronique". Ses premiers films en vidéo jouaient surtout sur le parasitage du signal vidéo.
En 1977, naît le premier véritable clip: celui de Queen pour sa chanson "Bohemian Rhapsody". Résultat immédiat, le groupe se retrouve n°1 des Hit Parade du monde entier. C'est alors le départ du clip comme outil de promotion musicale et des artistes comme Rod Steward, les Rolling Stones et les Bee Gees se mettent également à l'utiliser
En 1981 commence l'industrialisation du vidéo-clip. On reconnaît l'influence de la publicité dans l'art du vidéo-clip. Le montage "cut", haché et percutant est dicté par le rythme de la bande-son.
On voit également très vite l'émergence de nouveaux trucages que le vidéo art avait déjà commencé d'expérimenter avec Nam June Paik et d'autres artistes du groupe FLUXUS. Les clips utilisèrent également des mises en scènes de plus en plus élaborées héritées du rock théâtral. Des groupes Pink Floyd et Emerson furent les premiers à insérer des morceaux de films dans leurs shows en public. Si, au début, le clip était une simple mise en image d'une chanson, il se perfectionna très vite par une multiplication des genres, d'abord les clips empruntèrent des images au cinéma, à la bande dessinée et même aux actualités puis ils utilisèrent de plus en plus d'effets spéciaux  et de trucages suscitant la surprise des téléspectateurs. L'important était alors de miser sur l'impact d'une nouvelle imagerie encore inconnue du public.

Le montage vidéo-clip
Le montage d'un clip consiste à mettre bout à bout les différentes séquences qui le composent. Souvent très denses, les images sont les ponctuations visuelles du rythme musical. Non seulement elles se suivent et ne se ressemblent pas, mais le passage d'une image à l'autre est souvent brusque, net, et sans transition. Les différents plans qui composent un clip sont généralement brefs, ils sont donc nombreux. Un clip dure en moyenne 3 minutes et comporte plus ou moins 50 plans, soit 3 à 4 secondes par plan seulement.
Les manipulations d'images (effets de lumière, mouvements de caméra, transformation de l’image, montage) sont données à voir dans le clip alors que le cinéma occultait ces procédés par souci de « réalisme » et pour ne pas brouiller la trame narrative. Ici, la technologie sert à produire des images et non plus seulement à les reproduire. Les superpositions, incrustations, décompositions et déformations d'images interrogent les rapports de l’image vidéo à la reproduction du réel : l’image existe pour elle-même.

Le Son contre l'Image ?
Le cinéma classique utilisait la musique pour situer un décor, une ambiance. C'est l'"esthétique de la décalcomanie" (à scène gaie, musique gaie; à scène triste, musique triste).  Dans le vidéo clip, la musique impose aux images sa Temporalité (mouvement, vitesse de défilement, temps d’apparition, etc.), son rapport au contenu (narratif, syncopé, ambiance).
Le son contre l'image ?  Certains artistes remarquent dans le rapport image/son le risque d’assujettissement de l’image au son. Gilles Deleuze écrivait dans "L'image-Temps : [L]e visuel et le sonore ne reconstituent pas un tout, mais entrent dans un rapport irrationnel suivant deux trajectoires dissymétriques. L'image audio-visuelle n'est pas un tout, c'est une fusion de la déchirure "
Dans « La Vérité des images » de Win Wenders, une conversation avec Jean Luc Godard est transcrite : "Assis à la table de montage, dit Godard, je commence par visionner les images sans le son. Puis je fais passer le son sans les images. C'est seulement ensuite que je mets les deux ensembles comme ils ont été tournés. J'ai parfois le sentiment que quelque chose ne va pas dans une scène - peut-être irait-elle avec un autre son. Alors je remplace un dialogue par des aboiements, par exemple. Ou j'essaye avec une sonate".
L'art du clip est devenu un des porte-paroles d'une interrogation sur le langage vidéo dont s’inspire la vidéo d'art (joseph Kupul, Mirrorman, Sukaoff,.....) mais aussi le cinéma (« Blair Witch Project»)

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