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arts-ticulation

28 juillet 2018

Censure de la nudité dans l'art ......

La censure d'un tableau du maître flamand Pierre Paul Rubens sur Facebook a provoqué une vive réaction dans le milieu artistique. Agacée par cette énième censure, la maison Rubens d'Anvers, a réalisé une courte vidéo pour moquer l'interdiction sur le réseau social des plus grandes œuvres du nu.

Cette nouvelle restriction était la goutte de trop. La maison Rubens à Anvers, agacée par la censure de "La Descente de Croix" de Rubens sur Facebook, a décidé de répondre à l'entreprise américaine avec une vidéo sarcastique, moquant la politique de censure du réseau social.

L'humour face à la censure

https://www.youtube.com/watch?v=UZq3cVgU5AI

Dans la courte séquence, des agents de sécurité grimés d'un uniforme FBI (pour FaceBook Intelligence) demandent aux visiteurs du musée qui possèdent un compte Facebook de détourner les yeux des peintures de nus. Ces faux policiers de la nudité font tout pour préserver les chastes yeux des touristes en les réorientant vers des représentations moins "charnelles".

L'office de tourisme flamand a également manifesté son mécontentement en adressant une lettre ouverte à Mark Zuckerberg. Co-signée par plusieurs professionnels de l'art flamand, cette missive dénonce la difficulté grandissante à partager les travaux des grands maîtres de la peinture.

La diffusion de notre patrimoine culturel unique est à ce jour impossible sur le réseau social le plus populaire. Notre art y est qualifié d’indécent, voire de pornographique.

Le dilemme de la nudité

La politique sur la nudité sur Facebook* n'épargne pas les oeuvres d'art. Elle interdit sans aucune discrimination toute photographie ou représentation des parties érogénes, notamment les seins des filles plus âgées que des bébés. 

La "Descente de Croix" de Rubens est le troisième tableau a avoir été censuré par l'algorithme de Facebook, censé filtrer tout contenu à caractère pornographique. Le géant Californien avait aussi retiré les images de "La liberté guidant le peuple" de Delacroix ainsi que celle de "L'origine du monde" de Courbet.

Bien que la maison Rubens n'ait donné aucune suite judiciaire à l'affaire, certains internautes se sont insurgés face aux décisions de Facebook. Ainsi, un homme dont le compte avait été suspendu à cause d'une photo de "L'origine du monde" avait porté plainte contre le réseau social. Le plaignant n'avait pas gagné son combat contre le groupe de la Silicon Valley, puisqu'il avait été débouté lors du procès.

Rubens - desente de croix

 

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* cette censure sur la nudité n'est pas spécifique à Facebook elle sévit depuis des années sur tous les réseaux sociaux. Cette censure, venue des Etats Unis dans les années 2000 sous la pression des communautés et associations religieuses, c'est très vite répandue en Europe pour des raisons autant politique (justifier le contrôle de l'Internet) que social (reconnaissance des communautés religieuses comme acteurs/médiateurs sociaux).

*17 décembre 2018 la nudité, des parties du corps ou des images considérées comme "indécentes", seront désormais complètement bannies de TUMBLR. Le prétexte : la protection des mineurs.
Cette plateforme, conforme à la liberté d'opinion et d'expression prônée par l'article 1 de la constitution américaine, était considérée par des millions d'internautes comme l'un des derniers refuges de la liberté de création.
L'étau se referme sur l'émotion, le désir et la subjectivité comme source de créativité. Des qualités humaines qui ne sont acceptables et encouragées que si elles s'accompagnent d'une rentabilté (la publicité) ou d'une manipulation idéologique (la propagande)

*La photographe Romy Alizée a vu son compte Instagram fermé après la publication d'une photo. Elle s'insurge contre la politique de contrôle des plateformes qui vise avant tout le corps des femmes.

https://www.liberation.fr/debats/2018/12/13/en-furie-contre-la-censure-du-net_1697407

 

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30 mai 2018

"Les mirages de l'Art contemporain"

Ce jeudi 31 mai, la nouvelle édition de « Les mirages de l’Art contemporain » sera disponible en librairie, augmentée d’un épilogue d’une cinquantaine de pages : « Brève histoire de l’Art financier » qui décrit comment  des spéculations artistiques et intellectuelles ont entraîné des spéculations financières (éditions la Table Ronde).

Ce livre, constamment réédité, est devenu, grâce à ses lecteurs,  "un livre de fond" sur la critique d'un certain art dit contemporain. Contrairement à ce qu'on nous serine,  l'AC ne nous fait pas comprendre notre contemporanéité, il est là pour nous y accoutumer et nous y soumettre. C'est bel et bien la critique de l'AC qui révèle de quoi cet "art" est l'émissaire.

Ce qui a bougé dans l'AC, n'est pas son idéologie (stable et sûre d'elle) mais un début de prise de conscience dans le grand public. Non pas à propos des transgressions les plus corsées, mais en raison des dérives financières. Comme disait Audiard :"Quand on parle pognon, à partir d’un certain chiffre, tout le monde écoute". Le contribuable, surtout, a tendu l'oreille... Ce volet de la financiarisation n'ayant pas encore donné toute sa mesure, il avait été délibérément mis en attente dans l'édition de 2005. C'était juste le moment où l'on passait d'un marché de l'Art traditionnel à un art de marché. Maintenant il est possible de décrire comment, loin d’être un simple affairisme, l'AC cautionne l’esthétisation de la marchandisation du monde, devenant sans vergogne l’Art du fondamentalisme marchand.

Ainsi ce qui vient de se passer dans un musée de Riga est représentatif  d’une marchandisation totalitaire où l’homme est une marchandise comme une autre. Un artiste d’AC a proposé à deux volontaires, un homme et une femme, de prélever un lambeau de leur peau : celui-ci fut  grillé et consommé en forme de cannibalisme réciproque (lien vers la vidéo, attention âmes sensibles !). Là se pose un choix de société : être ou ne pas être de ces happy few qui applaudissent à cet art... bio et équitable. Or la page 16 de la première édition des  "Mirages" pointait  déjà les exploits du groupe d’artistes chinois « Cadavre » qui, en guise d’oeuvre, dévorait un foetus humain : en 2001, une grande revue française s'enchantait de ce cas, avec une froideur clinique. Les médias et l'AC considèrent que le public a une mémoire de poisson rouge et qu'on peut  lui resservir les mêmes plats  sur l'air de "enfoncez-vous ça bien dans la tête". Alors que faits et commentaires s'effacent en permanence de nos écrans, les livres, eux, servent à prendre date, à mesurer le chemin parcouru... « Les mirages de l’Art contemporain » offrent maintenant un panorama complet des différentes facettes de cet art dit « contemporain ». S’y ajoute un index.

 Christine Sourgins

A lire
A
23 janvier 2018

Fin de la Brigade des Images

La Brigade des Images, Laurent QuenhenFin de la Brigade des Images décidée par la Ville de Paris, des centaines de cinéastes et vidéastes ont fait leurs gammes avec la Brigade des Images, souvent en réalisant des films spécialement pour les appels à projets thématiques qui étaient des commissariats de films courts. Justine Triet, Estelle Artus, Arnold Pasquier, Angélika Markul, Vanessa Santullo, Pop Grafica, Guillaume Robert, Zhenchen Liu, Mariken Kramer, Mandra Wabäck, Eric Valette, Ilya Falkovskii, Maike Freess, Isabelle Ferreira, Anne Brégeaut, Valérie Mréjen, Hélèna Villovitch, Charlie Jeffery, Olivier Bosson, Joël Bartoloméo... et tant d’autres avec des présentations à Paris et des invitations dans les instituts français à l’étranger, récemment au Goethe Institut.

15 ans de programmations et de sélections, un site bilingue dès sa création en 2002 et des films reçus du monde entier.

 La Brigade des Images était accréditée chaque année au Festival Cinématographique de Cannes.

C’était une des rares associations à être invitée et reconnue par les professionnels du cinéma international.
La subvention de 2000 euros par an permettait de réaliser la communication, le montage, traduction, sous-titrage, appels à projets et site bilingue depuis sa création avec uniquement du bénévolat pour l’encadrer.

Quand on pense aux millions pour Pinault, Koons et que l’on voit que la Mairie décide de stopper une association qui permet aux jeunes réalisateurs de faire des films, de les présenter en France et à l’étranger, c’est honteux. Ce n’est même pas le montant d’un pot de réunion de la DAC Paris.
Jamais un artiste, vidéaste, cinéaste, spectateur n’a payé quoi que ce soit pour participer ou voir les films, c’est la condition sine qua non d’un cinéma ouvert, ce qu’on appelle aussi éducation populaire pour tous.

Des sélections présentées dans les lycées professionnels de banlieue à des jeunes qui ont découvert par ce biais des courts-métrages d’artistes, de vidéastes et jeunes réalisateurs, l’art tout simplement qu’ils n’ont jamais eu l’occasion de voir ailleurs.
Nous avons fait un travail sérieux, cela n’intéresse pas la Ville de Paris, c’est humiliant pour Paris, mais aussi pour tous les jeunes vidéastes et cinéastes français et étrangers.

Laurent Quénéhen, président de la Brigade des Images.

9 novembre 2017

Le film "The Square" ou l’impossible critique de l’Art contemporain

"The square" par Ruben Östlund

La presse, assez furieuse de la Palme d’Or reçue par « The Square » à Cannes, décourage le spectateur : l’œuvre de Ruben Östlund serait une charge anti-art contemporain au vitriol, farcie de longueurs, avec pour protagoniste une nullité détestable, Christian, conservateur d’un musée de Stockholm… Or, loin d’être une farce, ceux qui s’attendraient à rire grassement seront déçus,  le film procède avec habileté, mesure, voire rigueur ; son personnage central est plutôt touchant dans son désir maladroit d’accorder sa conscience avec les faits.

Le réalisateur connait bien l’AC : Nicolas Bourriaud, le chantre de l’esthétique relationnelle, est justement cité. Ne manquent ni les œuvres typiques d’AC,  comme ces tas de graviers, ni leurs avanies mille fois arrivées pour de vrai : le service de ménage balaye innocemment le chef d’œuvre (des spectateurs non avertis y ont vu une invention du metteur en scène). Bien épinglé aussi par Ruben Östlund , le jargon  incompréhensible, la novlangue qui articule dans la même phrase  « œuvre / non –œuvre », pour dire une chose et son contraire…l’AC adore. L’animalité travaille cette société raffinée dont le vernis craque : la journaliste branchée a pour animal de compagnie, un singe et les esthètes se ruent en meute vers les petits fours. Dans un diner de gala, l’auditoire s’entend dire « restez immobile, cachez vous dans le troupeau », avant de subir une performance inspirée d’un véritable artiste russe (Oleg Kulik) qui se prenait pour un chien et mordait les visiteurs ; dans The Square, un homme-singe, plus vrai que nature, tyrannise une assemblée chic de mécènes… point culminant et scène d’anthologie !

L’œuvre qui donne son titre au film, « The square », correspond tout à fait à l’idéologie de l’AC : elle propose au visiteur de passer par un tourniquet soit du côté « je fais confiance » soit du côté « je ne fais pas confiance (à mes semblables) ». L’AC est volontiers manichéen, adossé à la technique : les choix sont comptabilisés et affichés dans l’expo du film, fictive mais si vraisemblable. Passé le tourniquet, le visiteur découvre au sol un carré où sa confiance est mise à l’épreuve puisqu’il doit y déposer portable et portefeuille …en espérant les récupérer à l’issue de l’expo ! Bien vu : l’AC se veut participatif, proposant des expériences et pas des objets ; ce faisant, le parcours du visiteur  ressemble à celui d’un cobaye testé et/ou éduqué. Le choix confiance/pas confiance ne concorde pas avec la vraie vie, où rien n’est tout rose ou tout noir mais oscille en permanence ; dans la rue, on ne fuit pas systématiquement celui qui vous aborde, mais, à la première bizarrerie, on se méfie.  Et le réel va rattraper Christian : des voleurs, plutôt doués pour la mise en scène, lui dérobent son portable et notre homme ne réagit pas selon l’altruisme exalté par son installation, The Square.

Là s’arrête la critique de l’AC. Car il manque à « The square » l’ambiguïté d’une parfaite œuvre d’AC.  Si le milieu a tellement détesté le film, c’est que l’œuvre centrale est trop bienveillante et que le héros y croit vraiment alors que le personnel de l’AC est certainement moins dupe, beaucoup plus cynique. Les vrais acteurs d’AC n’ont jamais une crise existentielle telle qu’elle les conduise, tel le héros du film, à assumer leurs erreurs devant la presse déchaînée ! Dans la vraie vie,  l’AC accumule transgressions, scandales, conflits d’intérêt etc. mais qui démissionne ? Responsables mais pas coupables. Là, le film est bien en dessous de la réalité.

The Square met pourtant les pieds dans le plat financier. Le grand défi d’un musée d’art moderne et contemporain, nous dit-on explicitement, c’est, non pas l’Art mais «  l’argent, trouver l’argent quand un collectionneur peut dépenser en un jour ce que le musée dépense en un an».  Le film ose faire entendre la vox populi (cela suffirait à le suspecter de populisme) qui trouve scandaleux que l’argent du contribuable ait servi à financer une campagne de pub ignoble. Ils sont rares les films avec l’art pour centre d’intérêt et le dernier, en 2008, «  Musée Haut, Musée Bas », de Jean-Michel Ribes, se refusait à parler financement.

Le rapport à la presse et aux médias est bien vu : « pour faire écrire les journalistes, il faut être clivant », se distinguer du vacarme  (médiatique). Ce qui explique bien des dérapages : faire n’importe quoi pourvu que ça mousse. D’ailleurs, la vidéo de promotion commandée par le musée, et qui va précipiter le destin du conservateur, est beaucoup plus dans l’esprit de l’AC avec son « explosivité »…que l’installation The Square proprement dite. Mais n’en disons pas plus … Tout auteur est « en concurrence avec les catastrophes et autres calamités alors que la capacité d’attention du spectateur est limitée à 10, 15 secondes ». Pas celle du spectateur de cinéma, espère Ruben Östlund : le film dure 2h20. Les lecteurs du Grain de Sel qui ont de l’endurance, pourront lire, ci-dessous, une suite de mon analyse car s’il baigne dans le milieu de l’AC, le propos du film est plus vaste : scruter l’âme contemporaine, ou ce qu’il en reste, affrontée aux contradictions de ce que Muray appelait « l’Empire du Bien ». Les autres se dépêcheront d’aller voir The Square, avant qu’il disparaisse de l’affiche : bien des salles d’art et d’essai ne le programment pas, comme par hasard !

Christine Sourgins

https://www.sourgins.fr/the-square-ou-limpossible-critique-de-lac/

6 juillet 2017

Thibault DERIEN - "J'habite une ville fantôme'

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9 mai 2017

Un ananas déposé par un visiteur dans un musée peut-il devenir une oeuvre d'art ?

L'art contemporain peut parfois donner lieu à des histoires insolites. C'est le cas avec l'anecdote de Ruairi Gray (22 ans), étudiant de l'université Robert Gordon à Aberdeen / Ecosse, Une histoire que Ruairi a raconté sur son compte Twitter.

« La semaine dernière, nous avons posé un ananas à côté d'une œuvre d'art et lorsque nous sommes revenus aujourd'hui, la RGU [Robert Gordon University] l'avait déplacé et recouvert d'une structure en verre. Génial ! »

Fin avril 2017, l'Écossais de 22 ans s'est rendu à une exposition artistique organisée par sa faculté et intitulée "Regardez les lieux et les espaces qui vous entourent d'un œil neuf". Un peu sceptiques, lui et ses amis se sont amusés à déposer un ananas, sur un présentoir, au cœur de l'exposition. Ils n'imaginaient pas que les gérants du musée le prendraient pour une œuvre d'art.

Désormais, l'étudiant se dit prêt à vivre de son art. "Si quelqu'un veut acheter un chef d'œuvre, je suis ouvert aux offres", confie-t-il ironiquement au Daily Mail.

9 mai 2017

Augusto BOAL - la force de l'image

Il ne faut jamais utiliser sur scène un objet, quel qu'il soit, exactement de la même manière qu'on le trouve chez soi ou dans la vitrine d'un magasin. Toutes les images doivent être esthétisées, modifiées, transformées, jusqu'à ce qu'elles enregistrent l'opinion du groupe sur cet objet, sur cette image, sur son importance pour les personnages - que ce soit une table, une chaise, un chapeau, une cravate, une porte, une boucle d'oreille, une bœuf, un cheval, un bouc, un balai, un plumeau, tout ce qui se voit : une image.

Car l'image est idéologique. Si nous avons besoin d'un téléphone, la seule chose que nous ne devons pas mettre sur scène est un téléphone. Nous pouvons l'utiliser, mais en changeant au préalable la couleur, la taille, en le coupant en deux pour montrer ses fils, ou en empilant dix les uns sur les autres, aspergés avec du spray jaune ou violet - je ne fais que lancer des idées simples, au hasard... Le téléphone ne peut pas sortir du magasin et rentrer sur scène, parce qu'il vient revêtu de l'idéologie du magasin. Si nous esthétisons le téléphone, il traduira notre opinion ; si nous ne le faisons pas, il conservera l'opinion du fabricant.

Chaque objet sera toujours porteur d'une opinion, d'une valeur, d'un sens, d'une idéologie. Il ne faut pas oublier que [l’image] est une représentation du réel et non pas sa reproduction.

Extrait de "Jeux pour acteur et non-acteur - Esthétiser l'image" - 1997

20 décembre 2016

Paris colonisé par l’Art financier

Jeff Koons  vient de « donner » une oeuvre à Paris : un clinquant bouquet de tulipes brandi par une main gigantesque, qui dépareillera l’espace entre le Palais de Tokyo et le musée d’Art moderne de la Ville de Paris…tant la différence d’échelle et de matériaux  est choquante.

Pour implanter ce bronze polychrome de douze mètres de haut et 33 tonnes, les riverains n’ont pas été consultés, pas plus que les architectes des bâtiments de France : la loi Pellerin a été promulguée précisément pour rendre l’AC incontestable, incritiquable. L’ambassadrice américaine s’est donc unie à une mairie de Paris aux ordres et à un collectionneur (M. Pinault grand amateur de Koons était présent lors de l’annonce) imposant n’importe quoi, n’importe où, puisque, Loi oblige, il suffit d’invoquer le label magique d’« Art contemporain ».

« Donner » est mensonge : à condition que l’on paye le vase a titré Le Monde. Le don n’est pas financé et son coût serait de 3 millions d’euros … Emmanuelle et Jérôme de Noirmont, anciens marchands parisiens de Jeff Koons, reconvertis producteurs,  sont chargés de collecter les fonds via du mécénat privé : collaborateurs de la colonisation culturelle à vos chéquiers. Mais ce mécénat privé va investir l’espace public : en réalité c’est Paris qui se donne. Koons accapare le bien commun, le prestige parisien, pour  augmenter encore sa cote. Même quand on est l’artiste vivant le plus cher au monde, l’Art financier fonctionne comme une bicyclette : si on n’avance pas sans cesse, on tombe.  Le battage permettra en outre à Koons d’installer enfin une de ses œuvres dans l’espace public de son propre pays…

Toute cette stratégie est maquillée en «  signe de fraternité après les attentats de novembre 2015 » .  Comédie cousue de fil blanc : les lieux n’ont aucun rapport avec les attentats et l’excuse compassionnelle colle mal avec la référence « aux fleurs rococo de François Boucher ou de Jean-Honoré Fragonard » : un peu de frivolité pour parfumer une tuerie ? Quant à la main, elle évoquerait celle de la statue de la Liberté (éclairant le monde), œuvre de Bartholdi donnée par la France aux Etats-Unis en 1886. N’est ce pas plutôt « la fameuse main invisible du marché » ? Koons vient-il fleurir la tombe de la culture européenne soumise à la finance mondialisée : quand on sait que la tulipe engendra une spéculation féroce au XVIIème siècle, on ne saurait rêver de symbole plus fort marquant l’emprise de l’Art Financier au coeur de Paris !

L’opération est d’autant plus écœurante que l’espace de la rue est  actuellement celui des SDF, refugiés et autres sans abris qui eux, visiblement, ne sont pas suffisamment « contemporains »  pour qu’on dépense ces 3 millions d’euros pour les aider, mieux vaut dorloter les cotes de l’Art financier.

Françoise Monnin rédactrice en chef d’Artension a eu l’idée d’une pétition « SOW BEAUTIFUL » proposant en remplacement de la Koonserie un hommage à Ousmane Sow qui vient de nous quitter cliquer

Mais d’autres pétitions circulent cliquer.

Christine Sourgins

http://www.sourgins.fr/paris-colonise-par-lart-financier/

 

Jeff Koons - bouquet de tulipes - simulation du projet - dec

 

1 décembre 2016

La "distinction sociale" dans l'évaluation d'une oeuvre d'art

Une étude, publiée dans la revue Psychology of Aesthetics, Creativity, and the Arts (PACA), a vérifié si le prix de vente, le prestige d'une galerie ou l'évaluation de diverses personnes ayant des statuts socioculturels différents ont une influence sur l'appréciation des œuvres d'art.

Les psychologues Matthew Pelowski et Michael Forster, avec leurs collègues des universités de Copenhague et de Vienne, ont mené cette étude avec des étudiants qui évaluaient une série de peinture.

Avant la présentation, les participants ont reçu les appréciations de certains groupes sociaux :

Étudiants universitaires

Experts (conservateurs de musée reconnus)

Groupe du même âge sans niveau scolaire universitaire et bénéficiaire d’aides sociales.

Les résultats ont ensuite été comparés à un groupe témoin qui a évalué les images sans avoir reçu les informations provenant des différents groupes sociaux.

Lorsque les participants pensaient que les experts ou leurs pairs aimaient une œuvre, ils l'appréciaient davantage. Mais, quand ils pensaient que les décrocheurs sans emploi n'aimaient pas un tableau, ils allaient dans la direction opposée et l'aimaient plus.

Dans une deuxième étude, les chercheurs ont également montré que le prix de vente (fictif) d'un tableau changeait considérablement la façon dont il était l'évalué.

Ces résultats confortent la théorie de la “distinction sociale” introduite par le sociologue Pierre Bourdieu. Ils démontrent comment les représentations d’une œuvre d’art sont conditionnées par l’allégeance, positive ou négative, à des groupes sociaux.

Source : University of Vienna, PACA.

11 juin 2016

Dominique CLERC – Personal Data - photographie 2016

Dominique CLERC – Personal Data – juin 2016 - 7

Ignorance, négligence ou complaisance, nous confions des pans entiers de notre vie privée et vie intime à qui veut bien les recueillir. Réseaux sociaux, sites marchands et fournisseurs d’accès Internet, nos données sont compilées, analysées et exploitées en toute opacité et légalité*.

Partant de ce constat, Personal Data met en images un monde sans véritable frontière entre l’espace privé et l’espace public. Tour à tour voyeurs ou victimes, les images dénoncent le consensus d’une société́ basée sur le contrôle, la surveillance et la marchandisation de nos informations.

Reste à savoir qui de notre inconscience ou des nouvelles technologies s’attaque le plus aux idéaux de liberté́. Sans doute les deux, ce qui en fait assurément un des pires cocktails jamais inventes.

* Depuis 10 ans tout un arsenal de lois légitime cette récolte au nom de toutes les « menaces » qui pèsent sur notre société – qui mieux que l’Etat, les politiques et les lobbys savent ce qui est bon pour nous …..

Dominique CLERC – Personal Data – juin 2016 -3

http://www.dominiqueclerc.com/

5 novembre 2015

MAGRITTE - la trahison des images "ceci n'est pas une pipe" - 1928

Comment ce présente cette œuvre de Magritte ?  

-- Une image (format 59x65cm), contenant une représentation d’un objet et du texte, réalisée avec un médium (peinture à l’huile) déposée sur un support de tissu (toile) montée sur un chassis.

-- La représentation d'un objet (une pipe) qui n’est pas en rapport avec la taille réelle de l’objet.

-- Un ordre de lecture de haut en bas : l'image de la pipe en premier et ensuite le texte.

-- Un texte qui inclut dans l'image (ceci n'est pas une pipe) devient lui-même l’image d’un texte.

-- Un titre - "la trahison des images " et la signature de l'artiste

Cette image est-elle la condamnation de toutes les images ?

Est-elle aussi sa propre condamnation ?

1 - Il s'agit d'une image appartenant au champ de l’art

Elle est réalisée avec un médium et un support qui appartiennent à la tradition artistique : la peinture à l'huile sur toile, encadrée et exposée dans une galerie. Comme toute œuvre d'art, elle est munie d'un titre et du nom de l'artiste (inscrit dans l'œuvre et dans le mode d'exposition).

Quelle fonction Magritte assigne-t-il à cette œuvre ? Amener les spectateurs à réfléchir.

Mais à quoi ?

 2 - L'image d'un objet n'est pas l'équivalent de l'objet

Pouvons-nous utiliser l'image de la pipe à la place de la pipe réelle ?

L'image ne nous renseigne pas sur la consistance de la pipe, son poids, ses différentes faces, ses dimensions réelles. Nous ne pouvons rien savoir des qualités d’un objet représenté. Magritte dénonce notre tendance à prendre l'image pour l'équivalent de l'objet en créant une "contradiction" entre le texte (ceci n'est pas une pipe) et la représentation de la pipe. Mais cet avertissement, est-ce qu'il crée une contradiction ?

En fait, il énonce une évidence : Ce n'est pas une pipe. Il n'y aurait donc contradiction que pour le spectateur (naif ?) qui croit que l'image peut se substituer à l'objet ou que la représentattion d'un objet est l'équivalent de l'objet.

  3 -  Le rapport entre la représentation d'un objet et l'objet est conventionnel.

L’ordre de lecture de haut en bas : l'image de l'objet (la pipe) et ensuite le texte («ceci n'est pas une pipe» écrit d’une graphie scolaire)). Ce procédé nous rappelle que l'apprentissage des enfants commence par la mémorisation (corporelle, tactile, sonore et visuelle) des objets et ensuite à faire correspondre les objets avec des "mots" et leur dénotation dans l'image.

Nous apprenons à "voir" avant de "nommer". Mais que ce passe t'il quand l'objet n'est pas présent ?

C'est le mot ou l'image qui le remplace. Mais l'objet est-il dans notre environnement, en avons-nous eu l'expérience, existe t'il réellement ?  Nous apprenons donc, dés l'enfance, à différencier deux réalités :

-- La réalité vérifiable / La réalité invérifiable connue par les mots ou les images.

L’éducation consiste à apprendre aux enfants à accepter comme "vraie" les images car elles sont la seule voie d’accès à ce qui ne peut être présent. La conséquence est de donner à l’image un statut de connaissance et de vérité pour désigner, transcrire et se substituer à l’absence de l’objet.

 4 - Doit-on aussi se méfier des mots ?

« Ceci n’est pas une pipe* » est tracé dans l’image, le texte acquiert de par sa position (intentionnelle) le statut d’image. Magritte effectue un parallèle entre le statut de la représentation et les mots représentés dans cette peinture par leur écriture..

Que se passerait il si nous allions à l’encontre des règles (éducation/convention) qui relient les représentations (image et mot) et les «choses**» ?

 5 - La trahison des images

Ce qui est dénoncé par Magritte, c’est notre propension à prendre les représentations (mots et images) en place des «choses».  Mais qui doit-on accuser ? Le rôle de l’artiste n’est-il pas de construire des représentations ? Cela peut paraître contradictoire de condamner la représentation dans  … le champ de la représentation. C’est donc une mise en garde que nous adresse Magritte à l’égard des représentations en général.

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*Le mot "pipe" est un terme générique, il ne pourra jamais désigner précisément une pipe particulière et unique.

La dénotation «pipe» (la représentation de l’objet et le mot inscrit) s’oppose à la connotation du terme qui en argot désigne un acte sexuel. Quand l’image tend à se substituer à la réalisation du désir, elle ne peut qu’être la source du manque de sa réalisation. Mécanisme psychologique bien connu sur lequel se fonde la publicité, la pornographie, etc. ….

** L’équivoque ontologique à utiliser ce terme plutôt que celui d’objet est volontaire. Il nous rappelle que : chose / réalité / objet sont des représentations que nous construisons de la «réalité». La culture consiste à circonscrire, construire et articuler des « choses » selon leur caractère opératoire sur la «réalité».

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Dino BUZZATI «la Baliverna» - 1959 – forteresse métaphore du dictionnaire / une pierre (un mot) est enlevée et tout l’édifice s’écroule.

 Marcel DUCHAMP – «roue de bicyclette» 1913 - la présentation de l’objet contre sa représentation considérée comme étant «l’état d’âme» de l’artiste.

 Joseph KOSUTH – série des proto-investigations «one and three chairs» - installation 1965 - Photocopie agrandie de la définition de la chaise dans un dictionnaire, représentation photographique de la chaise et la chaise-objet .

Michel FOUCAULT - «ceci n’est pas une pipe» Ed. Fata Morgana -‎ 1973

 

Magritte ceci n'est pas une pipe

Ira CARTER - Magritte divorce ''ceci n'est pas une pipe'' - 2018 collage numérique

Ira CARTER "le divorce Magritte" - 2018

 

4 octobre 2015

EDEN, EDEN .......

L’image, un Eden inaccessible ?

L'image incarne l'obsession du Désir sans le satisfaire. Un passage mythique, un cancer inscrit dans le cerveau humain, dommage collatéral de la conscience de soi. Tuer le réel qui fait obstacle au passage de l'autre côté de l'écran est le délire de toutes les nouvelles technologies poussées par la demande collective. Mais le spectateur supportera-t’il réellement d'être dans l'écran lorsqu'il s'apercevra qu'il n'est pas le maître de son Paradis ?

LE CHOC

Un écran s'éteint et je regarde autour de moi : il y a de la réalité partout ... quel choc !  Je rallume tout de suite l’écran.

20 septembre 2015

Karel TEIGE - le marché de l'art - 1936

« La création artistique est livrée à la merci des humeurs de la bourse, on spécule sur des génies inconnus, sur le fait que la mort d’un jeune auteur ou seulement la grave maladie dont il est atteint entraînent une hausse des prix de ses œuvres. On travaille au moyen d’une propagande et d’une publicité raffinées et très étendues, la presse et la critique sont corrompues. De nos jours, à Paris, tous les critiques d’art des revues ayant une importance commerciale et une certaine influence sont soit des agents payés au service des grands marchands d’art, des impresarios de théâtre ou des producteurs cinématographiques et, dans ce cas, soit leur commission est un secret de polichinelle, soit ils sont payés, au moins occasionnellement, selon les cas. » […]
La commercialisation de l’art est la preuve du mépris que la bourgeoisie montre à l’égard des valeurs spirituelles, tant que celles-ci ne produisent pas d’argent. Les seuls critères et d’ailleurs les plus convaincants pour juger de nos jours de la qualité de l’art sont : le nombre d’exemplaires vendus d’un livre, les prix aux enchères, les offres d’amateurs et des collectionneurs, les places remplies au théâtre et d’autres critères analogues, d’ordre quantitatif et pécuniaire. La critique cède la place à la publicité, la chronique dans les journaux se transforme en annonce commerciale ou peu s’en faut, la spéculation habile du trafiquant se substitue à l’appréciation spirituelle des valeurs artistiques. »

Karel Teige- Le marché de l’art [1936], traduction par Manuela Gerghel, ed• Allia, 2000

 

15 février 2015

Plus on regarde cette toile, plus elle coûte cher

Valeur de l'art

La toile ressemble à toutes les peintures marines qu’on trouve dans les salles d’attente de médecins, les chambres d’hôtel ou les expos de peintres locaux en bordure de mer: une croûte de bonne facture. Mais dès que quelqu’un s’arrête pour la regarder, un petit boîtier s’empresse de crachoter un long ruban couvert de chiffres.

Cette installation s’appelle « La Valeur de l’Art » et elle interroge ironiquement d’où vient la valeur d'une oeuvre d'art C’est une des pièces phares de la petite mais riche exposition d’art numérique qu’organise "la Maison Populaire de Montreuil".

Les artistes, Christa Sommerer et Laurent Mignonneau, ont trouvé la toile dans une vente aux enchères – dans un lieu où sa valeur dépend déjà surtout du désir qu’elle suscite, plutôt que de raisons intrinsèques. Ils l’ont équipée d’un petit boîtier avec une imprimante thermique et un capteur de mouvement. Ils ont ensuite calculé la valeur de l’œuvre, en additionnant ce qu’ils avaient payé pour la toile, le coût des matériaux et le temps passé à la construire. Quand l’installation est mise en route, l’imprimante crachote ce montant initial. Celui-ci va ensuite monter, comme le cours d’une action, dès que quelqu’un s’arrêtera devant la toile pour la regarder. A la fin de l’exposition, l’œuvre sera vendue au dernier montant imprimé.

Sa valeur finale dépendra directement du nombre de passages et du temps que les visiteurs auront passé à la regarder. 

On comprend aisement le message de cette installation : montrer le lien qui s'est établi entre la comptabilité du nombre de visiteurs et la valeur financiére des oeuvres.

 http://rue89.nouvelobs.com/rue89-culture/2015/02/12/plus-regarde-cette-toile-plus-coute-cher-257636

 

11 novembre 2014

Histoire de l'art

Histoire de l'Art

15 juin 2013

Andy VIBLE - installation - portrait en abime

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Il ne s'agit pas d'une Niéme critique de la télévision par laquelle le spectateur, face à l'écran, n'aurait à regarder que le vide sidéral des contenus et par reflexion son propre vide. Cette installation nous (dé)montre ce qu'est un Portrait. La caméra (le sujet) filme la télé (le miroir) qui renvoie à la caméra, par une mise en abime, le miroir. Dans cette boucle, le regardeur se regarde sans fin.

La fonction démonstrative (quasi pédagogique) de cette installation est de nous placer face à une évidence : Que pouvons-nous savoir (au sens d'une possibilité de Vérité) de nous-même face à un miroir ? Par extension, le questionnement s'adresse aussi à la représentation : Que peut nous révéler le portrait le plus fidéle (mimésis) de nous même ou d'un Autre ?

RIEN !

Il y a impossibilité d'utiliser n'importe quelle représentation pour tenter de répondre au "Qui suis-je" existentiel ou au "Connais toi toi même" de Socrate. Rien ne peut remplacer l'examen minutieux des conditions de sa pensée à se saisir elle-même. Paradoxe de cette installation, une démonstration dans le champ de l'art à exclure les tentatives de la représentation à répondre à ces questions et qui en fixe les limites ou ambitions.

15 mars 2013

Un artiste contemporain se constitue prisonnier pour escroquerie (canular)

Le monde de l’art pourrait bien traverser l’une de ses pires crises. En effet, une des sommités du milieu de l’art contemporain vient de jeter un pavé dans la mare en se constituant prisonnier pour escroquerie. L’individu aurait trompé durant plus d’une décennie le public et les professionnels du secteur en vendant des créations artistiques qui en fait n’en étaient pas. Un coup de tonnerre dans le milieu de l’art contemporain qui pourrait bien faire des vagues dans le monde entier. Récit.

L’escalade

Il se dit rongé par la culpabilité. Lui, c’est Hugo Marchadier, célèbre artiste contemporain qui connaît le succès depuis presque 15 ans déjà. Mais l’homme, aujourd’hui âgé de 42 ans, s’est constitué prisonnier hier en fin de journée au commissariat du 3e arrondissement de Paris. Il s’accuse lui-même d’escroquerie à grande échelle via la vente de ses pseudo œuvres et dit « vouloir mettre fin à une comédie qui dure depuis trop longtemps ».

Pour cet ancien étudiant en commerce, tout commence en 1995. Il raconte : « J’avais 27 ans et j’étais au chômage. Puis un jour où je m’ennuyais, j’ai décidé de visiter le centre Pompidou à Paris. Et là, ça a été comme une révélation. J’ai découvert qu’on pouvait gagner sa vie, même très bien, en faisant quasi n’importe quoi. » Et l’escroc de détailler : « Au début j’ai eu des scrupules. Je me disais que mes « œuvres » devaient être un minimum travaillées sinon les gens se rendraient compte de la supercherie. »

Mais les années passent, ni le public ni les commissaires d’exposition qu’il rencontre ne semblent se plaindre. Hugo Marchadier décide alors de passer à la vitesse supérieure : il vend un collage de timbres représentant un ours au Whitney museum de New-York, une guirlande de claquettes au musée Guggenheim de Bilbao, ou encore un tiroir recouvert d’ongles au Tate Modern de Londres.

Une escalade de la duperie qui n’en finit plus jusqu’en janvier dernier où Marchadier accomplit ce qu’il considère comme ‘’l’escroquerie de trop’’ : « C’est quand j’ai réussi à vendre plusieurs dizaines de milliers de dollars un seau jaune rempli d’ampoules peintes en vert que j’ai pensé que j’avais franchi une ligne. Celle de la morale. J’étais allé trop loin dans le mensonge, trop loin dans l’escroquerie. » tente d’expliquer celui qu’on surnomme désormais « Le Madoff des galeries ».

L’arbre qui cache la forêt

Selon les experts, le préjudice financier et moral pourrait s’élever à plusieurs dizaines de millions d’euros. Le centre Pompidou, qui devait lui consacrer une exposition entière en mai a d’ores et déjà fait l’objet d’une perquisition par la police. Malgré les affirmations d’Hugo Marchadier, les enquêteurs envisagent sérieusement la piste du crime organisé. Un système d’escroquerie à grande échelle qui pourrait impliquer des centaines, voire des milliers « d’artistes contemporains ».

http://www.legorafi.fr/2013/03/12/un-artiste-contemporain-se-constitue-prisonnier-pour-escroquerie/

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2 octobre 2012

Roman Ondak - mesurer l'univers - 2011

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Par cette oeuvre, Roman Ondak invite chaque visiteur à participer à son travail de mesure de l’univers, en rajoutant sa “mesure” à celles des autres. Les informations (taille, prénom, date) sont inscrites à même le mur de la galerie selon un protocole établie par l’artiste.

Par cette démarche, est crée une représentation tangible de l’univers. Chaque individualité s’additionne à la multitude pour représenter un tout. L’unique se perd alors dans la masse au profit d’une vision plus globale de l’univers. Un cosmos noir sur blanc. De la même façon que chaque être humain par son existence marque l’univers, chaque visiteur marque le mur de sa propre mesure, étoile unique dans la constellation. Roman Ondak par l’utilisation de la taille physique comme référentiel pour définir les êtres humains, questionne sur notre manière de nous définir. Tous présentés en noir sur blanc par un critère arbitraire aucunement lié à son mérite, chaque être se démarque et en même temps aucun. Cette oeuvre qui invite chaque spectateur à participer à son élaboration, prône l’importance et la valeur de chaque individu.

L’artiste nous offre une “datavision” originale de l’univers qui ne se veut pas rationnelle, faite de faits et de chiffres, mais sensible. Unique comme l’est chaque individu et notre univers lui-même.

17 septembre 2012

Hugo BALL "Manifeste DADA" - 14 juillet 1916

” Dada est une nouvelle tendance artistique, on s’en rend bien compte, puisque, jusqu’à aujourd’hui, personne n’en savait rien et que demain tout Zurich en parlera. Dada a son origine dans le dictionnaire. C’est terriblement simple. En français cela signifie « cheval de bois ». En allemand « va te faire, au revoir, à la prochaine ». En roumain « oui en effet, vous avez raison, c’est ça, d’accord, vraiment, on s’en occupe », etc. C’est un mot international. Seulement un mot et ce mot comme mouvement.

Très facile à comprendre. Lorsqu’on en fait une tendance artistique, cela revient à vouloir supprimer les complications. Psychologie Dada. Allemagne Dada y compris indigestions et crampes brouillardeuses, littérature Dada, bourgeoisie Dada et vous, très vénérés poètes, vous qui avez toujours fait de la poésie avec des mots, mais qui n’en faites jamais du mot lui-même, vous qui tournez autour d’un simple point en poétisant. Guerre mondiale Dada et pas de fin, révolution Dada et pas de commencement. Dada, amis et soi-disant poètes, très estimés fabricateurs et évangélistes Dada Tzara, Dada Huelsenbeck, Dada m’Dada, Dada m’Dada, Dada mhm, Dada dera Dada, Dada Hue, Dada Tza.

Comment obtenir la béatitude ? En disant Dada. Comment devenir célèbre ? En disant Dada. D’un geste noble et avec des manières raffinées. Jusqu’à la folie. Jusqu’à l’évanouissement. Comment en finir avec tout ce qui est journalisticaille, anguille, tout ce qui est gentil et propret, borné, vermoulu de morale, européanisé, énervé ? En disant Dada. Dada c’est l’âme du monde, Dada c’est le grand truc. Dada c’est le meilleur savon au lait de lys du monde. Dada Monsieur Rubiner, Dada Monsieur Korrodi, Dada Monsieur Anastasius Lilienstein. Cela veut dire en allemand : l’hospitalité de la Suisse est infiniment appréciable. Et en esthétique, ce qui compte, c’est la qualité. Je lis des vers qui n’ont d’autre but que de renoncer au langage conventionnel, de s’en défaire. Dada Johann Fuchsgang Goethe. Dada Stendhal, Dada Dalaï-lama, Bouddha, Bible et Nietzsche. Dada m’Dada. Dada mhm Dada da. Ce qui importe, c’est la liaison et que, tout d’abord, elle soit quelque peu interrompue.

Je ne veux pas de mots inventés par quelqu’un d’autre. Tous les mots ont été inventés par les autres. Je revendique mes propres bêtises, mon propre rythme et des voyelles et des consonnes qui vont avec, qui y correspondent, qui soient les miens. Si une vibration mesure sept aunes, je veux, bien entendu, des mots qui mesurent sept aunes. Les mots de Monsieur Dupont ne mesurent que deux centimètres et demi. On voit alors parfaitement bien comment se produit le langage articulé. Je laisse galipetter les voyelles, je laisse tout simplement tomber les sons, à peu près comme miaule un chat… Des mots surgissent, des épaules de mots, des jambes, des bras, des mains de mots. AU. OI. U. Il ne faut pas laisser venir trop de mots. Un vers c’est l’occasion de se défaire de toute la saleté. Je voulais laisser tomber le langage lui-même, ce sacré langage, tout souillé, comme les pièces de monnaies usées par des marchands. Je veux le mot là où il s’arrête et là où il commence. Dada, c’est le coeur des mots. Toute chose a son mot, mais le mot est devenu une chose en soi. Pourquoi ne le trouverais-je pas, moi ? Pourquoi l’arbre ne pourrait-il pas s’appeler Plouplouche et Plouploubache quand il a plu ? Le mot, le mot, le mot à l’extérieur de votre sphère, de votre air méphitique, de cette ridicule impuissance, de votre sidérante satisfaction de vous-mêmes. Loin de tout ce radotage répétitif, de votre évidente stupidité."

            "Le mot, messieurs, le mot est une affaire publique de tout premier ordre.”

16 septembre 2012

YANG SHAOBIN

Yang_Shaobin___2006_

                          "Ce qui guide mon travail d'artiste est la peur du pouvoir"
"Le pouvoir qui est comme une énorme machine conduite en dépit du bon sens par des aveugles et par des sourds. Le pouvoir qui engendre des systèmes. Et quand ces systèmes ne sont plus capables de répondre aux nécessités des sociétés et des peuples, vient le temps de la terreur, des tensions et de l'angoisse, qui font pleurer les hommes des larmes de peur. Sous de telles pressions, les gens agissent de manière irrationnelle, sans tenir compte du " bon sens " populaire. Nous sommes comme des patients qui auraient les membres arrachés et le coeur meurtri. Si vous êtes une personne sensible, vous aurez le coeur brisé par la réalité "

Yang Shaobin est né en 1963, il vit et travaille à Pékin.

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